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Cosmomood !

30 décembre 2007

Critique : Un baiser, s'il vous plaît

Emmanuel Mouret signe un deuxième long-métrage tout en élégance et en pudeur.

Un baiser s'il vous plaît - Affiche

A Nantes, Emilie rencontre un inconnu qui l'invite à dîner ; au moment où le jeune homme entreprend de l'embrasser, elle repousse ses avances et lui raconte pour se justifier les mésaventures qu'ont connues deux de ses amis à propos d'un baiser...

Un baiser s'il vous plaît - Emmanuel Mouret

Emmanuel Mouret

Bien que la formule soit fort réductrice, dire d'Emmanuel Mouret qu'il est en passe de devenir le "Woody Allen français" n'est pas faire injure ni au premier ni au second. Le cinéaste new-yorkais fait en effet partie des références avouées du jeune réalisateur français, au même titre que Guitry et Rohmer ; et à l'heure où Allen rebute même ses plus grands admirateurs en abusant d'une logique qui fonctionnait à merveille pour Match Point comme pour Scoop et qui s'emballe pour le très décevant Cassandra's Dream, il est bon de voir que le meilleur de son oeuvre n'est pas oublié et qu'il constitue une source d'inspiration pour la nouvelle génération qu'incarne Emmanuel Mouret avec Un baiser s'il vous plaît.

Elégant marivaudage autour de cet obscur objet du désir qu'est l'embrassade, Mouret entrelace avec subtilité plusieurs niveaux de mises en abyme (on se rappellera longtemps de l'hilarant portrait au début du film où l'on voit un homme la tête dans la main) et suggère ainsi la difficulté des relations intimes entre hommes et femmes. Pour le plus grand plaisir du spectateur qui ne peut que jubiler devant les situations ridicules dans lesquelles les personnages s'engouffrent ; ridicules, parfois même grotesques. Nicolas et Judith, les deux amis d'Emilie, sont à la fois attachants et terriblement détestables, tant ils sont en proie à des tourments vains typiques d'un certain milieu social où l'on ne parle pas de l'argent, mais de ce que l'on ressent, aussi absurde que cela puisse être.

Car c'est bien dans un cadre bourgeois que Mouret fait évoluer ses personnages, une bourgeoisie où l'on pense mal et où l'on fait tout pour paraître bien ; en cela, il est évidemment proche de Woody Allen période Hannah et ses soeurs et September. Ce qui frappe dans la mise en scène de cet état d'esprit - et de corps -, ce sont les décors, aux couleurs fânées et au contenu minimaliste, comme si la rareté des objets était là pour intensifier la vacuité intérieure. A défaut de parvenir à donner du contenu au vide, Emmanuel Mouret réussit à faire un délicieux quelque chose avec du rien. Un film aussi drôle et remarquablement interprété par Mouret lui-même, irrésistible de maladresse en étrange transfuge de Buster Keaton et de Woody Allen, et par les trois comédiennes principales, la virginale Ledoyen en tête, formidable en prude bourgeoise pas si bien pensante qu’elle en a l’air, on en redemande, bien sûr !

Alexis Duval

Un baiser s'il vous plaît - Julie Gayet et Michaël Cohen

Julie Gayet et Michael Cohen

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17 décembre 2007

Scandale à l'Elysée

C'est un scandale écoeurant dont nous sommes les impuissants spectateurs. Dimanche, le président Sarkozy décide de rendre publique sa liaison avec la très mondaine Carla Bruni. Impossible de fermer les yeux sur un tel acte, qui semble pourtant constituer a priori un non-événement total, à un moment aussi crucial de la vie politique française, et ce pour plusieurs raisons : tout d'abord, le Président de la République a prouvé une fois de plus que ses accointances médiatiques étaient légion (il a récemment dîné avec l'ancienne mannequin chez Jacques Séguéla...) et qu'il n'allait pas priver les Français de ce plaisir malsain qu'il a souvent contribué à susciter à son propre égard ; ce plaisir que nous évoquons, c'est le voyeurisme, affre d'une époque en mal de sensation et d'une société en manque de sentiments.

Pire encore ; si Nicolas Sarkozy exploite à fond cette tendance présente en chacun de nous, c'est dans un seul et même but : celui de faire parler de lui, certes, mais de faire parler de lui en tant qu'individu et non en tant que représentant d'un Etat qu'il est pourtant. C'est ici à l'essence de sa pratique politique, la "politique spectacle", que nous touchons : car en quoi cette dernière peut-elle bien consister, si ce n'est en un divertissement (dans son acception étymologique du terme, qui signifie "détournement"), un divertissement permanent des affaires centrales de la politique française ? En médiatisant sa relation, il fait en sorte qu'on ne parle pas, ou en tout cas que l'on parle moins de la visite de Muammar Kadhafi en France, visite particulièrement scandaleuse aussi, ni de la signature du traité européen à Lisbonne, ni des problèmes de logement que rencontre la Ville de Paris... Bref, de l'actualité.

Il est donc très difficile de ne pas au moins reconnaître à Mr. Sarkozy cette force de manipulation de l'opinion publique. C'est un fin stratège. Il a tout compris, et c'en est effrayant de clarté. Son intelligence de la politique est tellement fine et perverse que rien qu'en tentant de la décrypter, comme nous le faisons en ce moment, nous tombons dans son piège et nous parlons de lui. Le fait de dire, comme on l'entend régulièrement, et à juste titre, que Nicolas Sarkozy est partout le rend encore plus omniprésent qu'il ne l'était déjà, puisqu'en plus de monopoliser l'image, il occupe aussi le Verbe. Nous voilà ainsi prisonniers de son cercle vicieux qui étrangle petit à petit notre liberté.

Cela va loin, très loin, trop loin. Prenons enfin conscience qu'il n'est qu'un stupide guignol qui, par des gaudrioles amoureuses dont on se contrefout, réussit à faire avaler à un grand nombre de Français  qu'il faut plus s'intéresser à ses actions personnelles qu'à ses manoeuvres politiques qui relèvent du Bien public ; indignons-nous de cette politique dénuée de toute vertu et selon laquelle la fin justifie les moyens ; ne laissons jamais notre lucidité au placard ; n'abandonnons jamais ces valeurs que l'on essaie de nous faire passer pour mortes, illusoires, utopiques. Battons-nous pour un peu plus de dignité politique, tout simplement.

8 décembre 2007

Ségolène is back !

C'est jeudi 7 décembre à 20h50 sur France 2 que Ségolène Royal a choisi de concrétiser son grand retour dans l'arène médiatique. Un retour en force, à coup sûr, et surtout en mots, avec la parution toute récente de son livre, Ma plus belle histoire, c'est vous, dont le titre n'est évidemment pas sans rappeler la chanson de Barbara. Invitée phare de l'émission A vous de juger, elle fait part à Arlette Chabot de son enthousiasme à refaire surface des fonds amers de l'océan de la défaite. Une heure durant, elle donne à ses détracteurs une belle leçon d'humilité doublée d'une invitation au combat citoyen à ses côtés ; elle est donc ressortie plus forte encore de cette aventure qu'a été l'élection présidentielle. Plus forte, et surtout plus libre.

Ségolène Royal : le flop d'audience sur France 2 !

Tout au long de l'entretien, elle se montre plutôt détendue, contrairement à ce qu'auraient pu laisser présager les premiers instants qui ont suivi son arrivée sur le plateau, où sa nervosité était palpable. Nerveuse, elle aurait de nombreuses raisons de l'être : que légitimait sa présence dans une émission politique de prime-time ? Qu'a-t-elle donc fait qui puisse donner lieu à une cérémonie - toute informelle qu'elle pût être - comme celle-ci ? Ségolène signe son retour, et après ? Face à toutes ces interrogations, elle fait preuve d'une ferveur si remarquable qu'à elle seule elle suffirait pour justifier l'entretien.

Quand Arlette Chabot, incarnation d'une certaine conception du journalisme politique à la fois pertinent, ferme et dénué de toute agressivité, titille la présidente de la région Poitou-Charentes sur certains points de la campagne présidentielle, qui, au passage, s'est révélé être à ce jour l'une des plus passionnnantes et passionnées de la Vème République, l'intéressée pèse ses mots et explique posément qu'elle n'est pas venue pour éreinter les ténors - bien aphasiques en ce moment - du Parti Socialiste et encore moins pour leur imputer son échec en mai 2007. Elle tient à montrer qu'elle fait plus que jamais partie de l'échiquier politique français et international, en témoigne le succès qu'elle rencontre à chacun de ses voyages à l'étranger, notamment en Amérique du Sud.

Elle profite de l'occasion que représente la vitrine télévisuelle pour démonter, domaine après domaine, le système Sarkozy ; même si elle s'accroche régulièrement à ses thèmes de prédilection, que sont l'international et surtout l'éducation, qu'elle considère comme une priorité en politique, elle agrandit son champ de réflexion à l'économie, qui n'est pourtant pas le domaine qu'elle maîtrise le mieux ; elle l'a sûrement travaillé, mais elle l'a très bien travaillé. Avec l'équipe de choc qu'elle s'est constituée et son cercle de relations qu'elle a étendu (voir le dossier du Point du 30 novembre dernier intitulé La guerre secrète de Ségolène), elle est parvenue à tisser une toile résistante dans le réseau médiatique français, plus solide en tout cas que celle dont elle disposait pendant la campagne.

Le retour de Ségolène s'est dans un premier temps fait dans l'ombre, donc, et c'est sur le plateau d'Arlette Chabot, formidable coup de projecteur braqué sur son avenir politique et ses idées, qu'elle veut signifier à tous qu'elle est prête à repartir au front. Ségolène est là pour prouver qu'elle sait tenir ses engagements. Le soir de sa défaite, elle avait dit qu'elle reviendrait et que les Français pourraient continuer à compter sur elle. Il est donc bien puéril de penser que les promesses en politique ne sont que de vaines paroles.

30 novembre 2007

Au menu ce mois-ci... : forêt de penne et sa crème de thon aux pousses de soja !

Une recette très facile à réaliser et un résultat optimal garanti ! Particulièrement recommandé aux personnes pressées qui tiennent néanmoins à déguster un plat original qui peut bien sûr être préparé la veille.

Pour deux personnes

200 gr de penne

100 gr de thon au naturel

10 cl de crème fraîche

1 demi-oignon

1 poivron

90 gr de pousses de soja

Cuire les penne une dizaine de minutes. Pendant la cuisson, émincer la moitié d'un oignon, vider et couper le poivron en fines lamelles ; faire revenir poivron et oignon dans une poêle avec un filet d'huile d'olive. Ajouter le thon émietté ainsi qu'une partie du jus du thon et laisser quelques minutes sur le feu. Ajouter les pousses de soja préalablement égouttées, saler, poivrer et laisser mijoter cinq minutes. Ajouter enfin les penne, mélanger et laisser cuire quelques minutes de plus.

HPIM0718

26 novembre 2007

Mode internationale 1/4 : Burberry

Premier volet de notre saga consacrée à la mode internationale : Burberry, la mythique maison de haute couture qui incarne à la perfection le raffinement à l'anglaise. Retour sur cent-cinquante ans de chic british.

C'est en 1856 que Thomas Burberry, un jeune drapier, ouvre sa première enseigne de la marque à Basingstoke, qui de fil en aiguille connaît un véritable succès avec ses vêtements chauds et imperméables qui font encore aujourd'hui la spécialité de la maison anglaise. En 1880, Thomas Burberry créé la gabardine, cette étoffe de laine croisée à côtes en relief indéchirable et résistante à l'eau. L'innovation est payante : en 1891, fort d'une popularité grandissante, il ouvre sa première boutique londonienne dans la rue de Haymarket (plus tard, c'est à cet endroit que l'entreprise choisit d'installer son siège social).

La consécration de la marque viendra avec la création du mythique trench-coat utilisé par plus de cinq-cent mille soldats britanniques pendant la Première Guerre Mondiale ; eh oui, d'où son nom qui signifie littéralement "manteau des tranchées" ! Devenu habilleur officiel de la famille royale en 1919, Burberry se forge au fil des ans un style élégant et innovant et impose son indémodable nova check, tartan écossais de la doublure des trench-coats, comme sa marque de fabrique.

Le célébrissime nova check

Humphrey Bogart dans Casablanca, Audrey Hepburn dans Diamants sur canapé, et bien sûr Peter Sellers dans les aventures de La Panthère Rose : l'enseigne bénéficie d'un prestige sans pareil et devient une véritable institution en Angleterre comme partout ailleurs. Même si une espèce venue d'Outre-Manche très curieuse et fort peu recommandable, la fashionista vulgaria, s'est quelque peu approprié la marque, Christopher Bailey, jeune directeur artistique de Burberry depuis 2001, est parvenu à redorer le blason de la marque qui, assez paradoxalement, compte parmi les plus aristocratiques d'Angleterre. Plus chic, plus glam, plus luxueuse, ainsi s'affiche la nouvelle  collection Burberry, pour le plus grand délice de nos yeux !

Christopher Bailey, le brillant directeur artistique de Burberry

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26 novembre 2007

Humeur du mardi 20 novembre

L'autre jour, en allant faire des courses pour ma pendaison de crémaillère, je parcourais le rayon sodas, quand soudain, étrangement, le temps s'arrêta. Face à moi, des dizaines et des dizaines de bouteilles du produit-phare de l'american way of life, le Coca-Cola, Coke pour les intimes ; depuis quelques décennies déjà, Coke, grâce aux miracles de Mère Chimie, ne cesse de faire des petits et de se décliner en diverses variétés au goût plus ou moins douteux et au succès incertain, étant donné l'inébranlable popularité du paternel. Quoi de plus normal, donc, que certains se fassent rares, voire disparaissent des rayons, au grand regret de leurs amateurs. Parmi eux, Cherry, deuxième variation historique du Coca-Cola, commercialisée en 1996 et presque aussitôt retirée du marché, faute de ventes suffisantes. A peine le temps de goûter ce breuvage fort artificiel, certes, mais néanmoins subtil et audacieux, que déjà il faut l'oublier... Dura lex, sed lex...

Imaginez donc l'euphorie qui m'emporta, moi qui fus comme endeuillé dès l'âge de huit ans par la tragique et si soudaine disparition de ce délice, lorque, Fortune adorée, tu as décidé de ressusciter Cherry, rebaptisée pour l'occasion Coca-Cola Cherry (c'était quand même plus joli avant) qui a fait les plus belles heures de mes papilles d'enfant ! Une félicité sans pareil s'empara de moi à ce moment-là, tout juste si quelques larmes ne pointaient pas à l'orée de mes pupilles, c'est dire...

Quelques heures me furent nécessaires pour comprendre avec amertume (le goût du Coca, sûrement) que derrière la scène complètement surréaliste que je venais de vivre se cachait une bien triste vérité : le Cherry Coke est à ma mémoire ce que la madeleine était à Proust. Choc. Un exemple symptomatique à mon sens d'une époque dans laquelle l'artificiel prend une place considérable et de plus en plus importante dans le subconscient de tout un chacun... Encore une facette de l'américanisation des moeurs.

Vous trouvez ça navrant ? Arrêtons l'hypocrisie un moment : vous avez déjà vécu ce genre d'expérience ; si ce n'est pas avec le Cherry Coke, c'est avec autre chose... Une vieille chanson de Madonna qui passe à la radio ? Non ? Une rediffusion des Gremlins ou de L'Histoire sans fin à la télévision, alors ? Non plus ? Laissez-moi deviner... Ne me dites pas que vous pensez avoir complètement échappé à ce phénomène insidieux et pervers que l'on appelle uniformisation, alors que vous retombez invariablement en enfance pendant votre soirée DVD Disney mensuelle...

Ne vous inquiétez pas, il est très facile de continuer à vivre normalement après cette petite prise de conscience. Tout le monde y arrive, pourquoi pas vous ?

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